la gestalt-thérapie

La relation, lieu de changement

La gestalt-thérapie est une psychothérapie relationnelle. 
Ce qui me parle particulièrement dans cette approche, c’est la place donnée à l’expérience vécue dans la relation, ici et maintenant, comme voie de transformation
La relation thérapeutique devient un espace d’exploration du vécu et de l’éprouvé, où il est possible d’expérimenter de nouvelles manières de faire et d’être en contact. 

Le processus thérapeutique s’appuie sur un corpus théorique dense et une méthode rigoureuse, mais il ne se réduit pas à une technique : il se déploie dans la rencontre entre deux personnes, dans l’attention à ce qui émerge — une émotion, un souffle, un geste, une pensée, une image, un silence. 

« Dans l’accompagnement thérapeutique gestaltiste, l’outil ne doit pas se considérer à partir de la théorie ou de la technique, mais plus à partir de notre humanité ouverte et vibrante à la singularité de cette autre humanité qui nous sollicite. »

« Ce qui se passe en gestalt-thérapie est une interaction vivante entre la personne qui consulte et le/la thérapeute. L’instrument principal du gestalt-thérapeute est lui-même : sa présence, sa perception, et la conscience de sa propre influence dans une dynamique de rétroaction systémique consciente. Ainsi, le travail en gestalt-thérapie est aussi un travail sur la relation entre la personne et le/la thérapeute, relation dont les visées sont l’émancipation et l’autodétermination. »
— Institut für Integrative Gestalttherapie Würzburg (IGW-Schweiz) [consulté et traduit le 12.10.2025]


Cette approche accueille la personne dans sa globalité — corps, émotions, pensées et imaginaire — en s’intéressant moins à la cause des difficultés qu’à la manière dont nous les vivons et les recréons dans notre quotidien.


« La gestalt-thérapie est une des psychothérapies du courant humaniste les plus répandues. Elle aide à avoir une vision globale de soi-même pour mieux comprendre comment on fonctionne. »
— Société Suisse Romande de Gestalt-Thérapie (SSRGT) [consulté le 12.10.2025]


Ce qui cherche à s'achever

Ce qui se passe dans la relation thérapeutique éclaire souvent ce qui se joue dans la vie. 
Dans nos vies, certaines situations semblent se répéter : des impasses, des tensions, des émotions familières qui reviennent malgré nous. Ces répétitions trouvent souvent leur origine dans des expériences où quelque chose en nous a été interrompu ou brisé, lorsqu’un événement —  un accident, une intrusion, de la négligence, un abus ou toute forme de violence, physique ou psychologique — a provoqué une effraction dans notre monde intérieur, dépassant nos capacités à l’assimiler.

Ce qui n’a pas pu se vivre jusqu’au bout cherche à s’accomplir autrement, en se rejouant encore et encore dans notre vie actuelle. Il s’agit alors d’accompagner ce mouvement inachevé pour qu’il puisse émerger et trouver forme (gestalten), expression et sens, ouvrant ainsi la voie à un nouvel ajustement dans la façon de répondre aux situations et aux relations. Ce processus se développe d’abord dans le cadre thérapeutique, transforme peu à peu la manière d’être au monde, et s’intègre ensuite dans les autres domaines de l’existence. 
Les séances offrent un lieu d’exploration, d’amorce et d’intégration, pour sentir, expérimenter et remettre du mouvement là où la vie s’était figée.


« Ce qui n’a pu se mettre en larmes et en mots s’exprime ensuite par des maux, faute de mots pour le dire. »
— Anne Ancelin-Schützenberger


Vers quel objectif ?

La gestalt-thérapie s’adresse à celles et ceux qui traversent une période difficile et souhaitent retrouver une capacité d'action sur leur vie — retrouver leur responsabilité, leur liberté et leur créativité.
Elle fait confiance aux ressources de la personne et à sa capacité à trouver ses propres réponses, dans la conscience de soi et de la relation.
Elle n’a pas pour seul but de soulager la souffrance, mais aussi de favoriser le déploiement de la personne en lui permettant de retrouver de la fluidité dans sa vie.

Au-delà de l’individu, la psychothérapie s’inscrit dans une perspective plus large : certaines souffrances dépassent l'histoire individuelle et s’enracinent dans l’histoire familiale et collective. Elles se transmettent, parfois silencieusement, de génération en génération. Le travail thérapeutique permet d’en prendre conscience et de rencontrer ce qui était jusqu’alors inaccessible, non seulement à la conscience mais aussi à l'expérience sensible, pour en permettre la transformation. L'informulé prend forme (gestalten) et peut ainsi devenir souvenir accessible et ensuite histoire.


« La souffrance se transmet entre les générations : ce qui est porté passe d'une génération à l'autre, jusqu'à ce que, mis en lumière, il soit transformé. Ce qui n'est pas transformé est transmis. Le travail de la psychothérapie trouve ici un horizon de sens plus large que l'allègement de la souffrance de l'individu : dans cette lumière, ceci devient un travail de réparation du tissu existentiel du monde, qui transcende le patient et le thérapeute, qui transforme un matériel donné au-delà du cadre temporel de leurs vies et qui projette ses effets de manière imprévisible, même sur les générations futures. » 
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